Incendies successifs, inondations dévastatrices, sécheresse massive, tornades violentes, fonte de glaciers et vagues de chaleur ou de froid extrêmes: l’année 2021 a été marquée par une hausse alarmante de catastrophes naturelles dans le monde entier et le Canada ne fait pas exception.
Le bilan de la dernière décennie a certainement démontré que les règlements en vigueur visant à réduire les impacts environnementaux des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont encore insuffisants pour assurer l’avenir des générations futures.
Le calcul de l’empreinte carbone figure parmi les premières solutions pour faire face à l’impact climatique des GES. Grâce à cet indice, les entrepreneurs et les responsables peuvent évaluer leurs parts dans la pollution de la planète.
L’empreinte carbone est un indicateur qui mesure l’impact d’un produit sur l’environnement, en se référant à la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise au cours de son cycle de vie (matières premières, fabrication, transport, commercialisation et utilisation).
Cela comprend toutes les actions ayant été générées par la combustion d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) que ce soit par les industries, les ménages, les organismes publics ou privés. L’empreinte carbone ne comprend pas seulement les émissions de carbone, elle prend également en compte les trois gaz à effet de serre qui représentent à eux seuls 97 % des tous les GES:
L’empreinte carbone se mesure en tonnes de CO2 équivalent (CO2 eq), par exemple pour produire un kilo de viande de bœuf, on émet 0.06 tonne de CO2 éq. L’empreinte carbone moyenne d’une personne aux États-Unis est de 16 tonnes, l’un des taux les plus élevés au monde.
La moyenne mondiale s’approche de 4t/habitant. Au Canada, le taux s’élève à 9,6t (2016) et le Québec est considéré parmi les provinces les moins polluantes du pays grâce à la production d’hydroélectricité, une source d’énergie à faible empreinte carbone qui fournit 94% de l’électricité (source).
Comment calculer son empreinte carbone?
Il existe différents indicateurs pour évaluer le niveau des émissions de gaz à effet de serre d’un pays. L’empreinte carbone encourage les individus à diminuer leur consommation.
On peut calculer l’empreinte carbone:
L’empreinte carbone des transports mesure les impacts des émissions des GES liées au secteur du transport. Elle comprend, entre autres:
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec ont atteint 83,7 millions de tonnes (Mt) en 2019, soit une augmentation annuelle d’environ 1 Mt depuis 2016 (79 Mt). Les émissions du secteur des transports constituent un poids lourd dans le bilan québécois, avec 36,5 Mt en 2019 dont 29 Mt provenant du transport routier (source).
Les émissions de carbone par les véhicules sont le premier facteur de la pollution urbaine. Elles aggravent les maladies respiratoires et augmentent les cas d’hospitalisation. D’ailleurs, entre 1990 et 2018, les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport routier ont augmenté de 59% au Québec, contre 31 % au Danemark et 2 à 8 % en France, en Suisse et au Royaume-Uni. Quant à la Suède, les émissions des transports ont diminué de 13% (source).
Les modes de transport du Canada forment un réseau étendu de voies routières, ferrées, navigables et aériennes qui relie les personnes et les marchandises d’un bout à l’autre. Pour calculer l’empreinte carbone des principaux modes de transports, il faut prendre en compte le véhicule, l’énergie et la distance parcourue.
Le transport canadien s’appuie presque totalement sur les énergies fossiles issues du pétrole brut telles que l’essence (53%), le diesel (23%), le carburéacteur (10%) et le mazout lourd pour les navires (2%). Le biocarburant (éthanol) et l’électricité ne représentent que 3% et 0,2% respectivement en 2014 (source).
Les habitants du Canada utilisent les véhicules routiers pour parcourir de longs trajets entre les villes et les provinces. En plus, le transport par camion est le principal moyen d’échange commercial entre le Canada et son plus grand partenaire, les États-Unis.
Les émissions de GES générés par les camions légers y compris les véhicules utilitaires sport (VUS) ont subi une hausse de 155% depuis 1990. Une hausse s’avère relativement raisonnable compte tenu de l’augmentation de 260% du nombre de ce type de véhicules. Les émissions carboniques des véhicules lourds ont aussi bondi de 190% entre les années 1990 et 2018 (source).
En moyenne, une voiture ordinaire qui parcourt 10 000 km par an émet environ 2 tonnes de CO2 éq. Toutefois, le chiffre dépend de l’écoresponsabilité du fabricant, de l’état du moteur et des pneus ainsi que du type de conduite.
Le réseau des voies ferrées transporte près de 70 % des marchandises entre les villes (dont 40 % des exportations canadiennes) et transporte 75 millions de passagers.
La plupart des locomotives de marchandises sont diesels-électriques, et elles représentent la source principale des GES générés par le transport ferroviaire qui sont évalués à 7,32 Mt en 2014, soit 1% de la totalité des émissions du pays. Le TGV ne produit que 44kg de CO2 eq par 10 000 km, il est donc 45 fois moins polluant que la voiture à carburant (source).
En raison de l’étendue du territoire, le transport aérien est indispensable au Canada pour le déplacement rapide des passagers et des biens entre les villes et les régions éloignées du pays. Le transport aérien au Québec a produit 0,84 Mt CO2 eq soit 2,5% des émissions des transports et 1,14% de la totalité des GES émis dans la province. Ces émissions étaient en augmentation jusqu’à la chute colossale due à la pandémie au cours de ces deux dernières années (source).
À l’échelle mondiale, selon l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), les émissions générées par les avions représentent environ 2% des émissions mondiales des GES. Ce chiffre est trompeur et n’implique pas que les avions soient moins polluants étant donné que seulement 10% de la population mondiale prend l’avion.
Selon la longueur du trajet, l’empreinte carbone estimée de l’avion se situe entre 145 g à 285 g CO2 eq émis par passager par kilomètre parcouru. Selon le calculateur carbone GoodPlanet, un trajet aller-retour Paris-New York émet 2,9 tonnes de CO2 eq par passager soit plus de l’un-quart de la consommation annuelle d’un français en gaz carbonique!
Les moteurs marins fonctionnent au diesel marin ou au mazout lourd. Le transport maritime national représente 1% de l’ensemble des émissions des GES produites dans le pays. Les émissions des bateaux qui partent du Canada et débarquent à l’étranger sont comptées parmi les émissions internationales. Les traversiers émettent 267 g CO2 eq par kilomètre parcouru.
Le bilan carbone d’entreprise est un outil de diagnostic qui s’inscrit dans la stratégie de réduction des gaz à effet de serre. Il permet d’analyser les émissions de GES générées par l’ensemble de ses activités, ainsi que ces avantages:
Les données tirées du bilan carbonique servent à définir les mesures et les axes pour améliorer l’aspect environnemental de l’entreprise (équipements et moyens de transport de marchandises utilisés, technologie de production, transport des salariés, recyclage des déchets, etc.).
La mise en place d’une politique d’économie verte représente un avantage apprécié par les consommateurs. La prise de conscience de la nécessité d’une économie verte pousse les clients à acheter des produits dont le processus de production est moins polluant même si ça signifie payer plus cher.
Selon une étude menée par le groupe Oeko Tex auprès de 11000 consommateurs dans plus de 10 pays (Canada, États-Unis, Australie, Brésil, Chine, Allemagne, Inde, Japon, Espagne, Suisse et Inde), les jeunes générations s’orientent vers les marques qui tiennent compte des impacts environnementaux de leurs produits.
Les certifications reconnues au Québec sont aussi importantes pour démontrer la conformité de l’activité aux différentes réglementations environnementales. Il existe plusieurs étiquettes nationales et internationales tels que: Ecologo, Ecocert, Green Seal, Bluesign, etc.
Bien évidemment, l’adoption des mesures efficaces pour réduire la consommation de l’électricité, du chauffage et du carburant contribue systématiquement à obtenir des factures moins coûteuses et à éviter la tarification de la pollution.
Réduire l’impact carbone des transports est la responsabilité de tous les intervenants, mais l’achat de crédits carbone est la manière la plus rapide d’avoir un impact sur l’environnement.
La compensation carbone a pour rôle de compenser une partie ou la totalité des émissions de GES générées par un particulier ou une entreprise. C’est un investissement dans une activité ou une technologie permettant de réduire ou de neutraliser l’empreinte carbone.
Vous pouvez participer à ces actions en achetant les crédits carbone éducatifs de Carbone Scol’ERE. Les revenus générés par la vente seront utilisés pour financer un programme éducatif organisé dans les écoles primaires au Québec. Durable et créative, cette approche vise à populariser les habitudes de vie écoresponsables dans la société actuelle pour assurer le bien-être des générations futures.