La transition vers un mode de vie respectueux de l’environnement passe par le changement de nos habitudes quotidiennes, y compris le régime alimentaire. La production agricole et notamment l’élevage figurent parmi les secteurs les plus responsables des émissions de gaz à effet de serre provoquant le réchauffement climatique et ses conséquences néfastes sur toute l’humanité.
C’est pourquoi il est nécessaire de repenser nos choix alimentaires en réduisant la consommation de produits animaliers. Alors, comment peut-on diminuer notre consommation de viande et quel sera l’impact de cette mesure sur l’environnement ainsi que sur notre santé.
La chaîne de production de viande (élevage, abattage, transformation et commercialisation) exerce une forte pression sur les ressources naturelles et contribue énormément à l’émission des GES. D’ailleurs 75% des terres agricoles mondiales sont réservées aux cultures fourragères qui servent à nourrir le bétail. Au Québec 70% des terres agricoles sont destinées à la production porcine. (source)
Pour ces raisons et bien d’autres, on doit réviser notre consommation de viande, surtout la viande rouge et la viande transformée.
L’élevage est une activité très polluante. Elle représente 14,5% des émissions des GES, soit l’équivalent du secteur du transport en entier!
D’après l’Organisation Mondiale pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), les émissions liées à l’élevage se décomposent comme suit:
L’élevage est un facteur important dans la création de gaz à effet de serre autres que le dioxyde de carbone (CO2), comme le méthane, qui ont un impact désastreux sur le climat. Par exemple, le pouvoir de réchauffement du méthane est 28 fois plus élevé que celui du CO2! Ce gaz a contribué à 20% à la hausse de la température de la Terre (+1°) enregistrée au cours des dernières années.
La production de viande nécessite des quantités importantes d’eau, largement supérieures à celles à l’eau nécessaires pour produire des céréales et des légumineuses. Le besoin d’eau pour produire un kilo de viande bovine est de 15500 L contre 3900 L pour 1 kg de viande blanche (volailles) et 700 L pour la même quantité de pommes! (source)
Aux États-Unis, 80% de l’eau potable est utilisée par l’élevage de bétail pour la production de viande et de produits laitiers.
L’élevage industriel rejette des quantités importantes de nitrates, du phosphore ainsi que d’autres substances polluantes dans l’environnement, qui mettent en péril les réserves d’eau potable. Environ 80% des émissions d’ammoniac dans l’atmosphère sont issues de l’élevage: ce composant néfaste se dissout dans les précipitations et provoque des pluies acides.
L’élevage industriel produit également des agents pathogènes comme la bactérie E. Coli, des métaux lourds et des pesticides qui constituent un danger pour notre santé et celle d’autres animaux et végétaux.
Les quantités de déchets riches en azote et en phosphore produites par le bétail chaque jour sont impressionnantes. À priori, c’est un avantage, car elles servent de fumier et d’enrichir le sol. Cependant, dans l’élevage intensif, la concentration de déchets dans des espaces restreints fait qu’ils sont souvent rejetés dans la nature sans effectuer le traitement nécessaire. Ceci augmente le risque de contamination de la nappe phréatique.
Ces chiffres nous poussent à réadapter notre mode de consommation alimentaire pour préserver l’eau, une source qui devient de plus en plus rare dans différentes régions du monde.
L’extension des pâtures et des cultures fourragères (principalement le soja) aux dépens des zones forestières est un phénomène courant dans plusieurs pays en développement. Par exemple, en Amazonie brésilienne, près de l’un tiers de la déforestation est causé par l’élevage. Cette déforestation massive nuit à la biodiversité et à l’équilibre de l’écosystème. Elle affecte aussi le climat en libérant le CO2 capté par les arbres et les végétations forestières et en empêchant d’emprisonner le CO2 à l’avenir, ce qui contribue à exacerber les changements climatiques.
La viande est riche en nutriments nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme: vitamine B12, fer, zinc et protéines. Cependant, la viande rouge renferme des taux élevés de matières grasses. Elle est donc très calorique.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la viande rouge est considérée comme un facteur de risques de cancer associés. Elle augmente également le niveau de risque de maladies cardiovasculaires comme de l’hypertension artérielle, due au taux plus élevé de cholestérol sanguin.
Cela ne signifie pas qu’on doit abandonner totalement la consommation de la viande, mais il ne faut pas l’abuser. Certains scientifiques recommandent de ne pas dépasser trois à quatre portions de viande rouge par semaine.
La réduction de la consommation de viande est devenue indispensable pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique et protéger notre santé. Il existe plusieurs stratégies pour réduire notre consommation de viande:
L’empreinte carbone de la viande sauvage, comme celle de cerfs ou de wapiti, est beaucoup plus faible que celle de la viande transformée.
Des études ont démontré que la viande de volaille est 8 fois moins émettrice de GES que la viande rouge.
Se limiter à des petites quantités de produits animaliers issus de fermes écologiques permet de réduire l’impact écologique et sanitaire de la production de viande. En effet, ce type d’agriculture met en place un ensemble de pratiques durables qui respectent l’environnement et les ressources naturelles.
Opter pour un régime végétarien est la solution la plus efficace pour réduire les effets de la consommation de viande. Des études ont montré que le passage d’un régime omnivore à un régime végétarien peut diminuer l’empreinte carbone de notre régime alimentaire de 33% en moyenne. Ainsi, cette transition peut réduire significativement la surface de terres agricoles nécessaire à notre nourriture! Les impacts positifs d’un régime végé seront encore plus élevés s’ils sont accompagnés par une réduction de la consommation de produits laitiers et d’œufs.
Quels sont les aliments végétaux riches en protéines?
Les protéines ne sont pas réservées aux produits animaliers. Il existe de nombreux aliments végétaux qui sont riches en protéines et d’autres éléments nutritifs importants tels que:
Voici les végétaux qui sont riches en protéines:
L’empreinte carbone due à la consommation de viande est élevée. Pour la compenser et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources naturelles, vous pouvez participer à des programmes éducatifs de sensibilisation offerts aux élèves des écoles primaires au Québec. Il s’agit d’acheter des crédits carbone qui servent à financer ces programmes.
Le but de ce projet innovant est d’instaurer au sein de la société un comportement écoresponsable qui se manifeste dans les différents secteurs, dont le secteur agricole et le régime alimentaire.